Le Soleil se levra, d’Ayate Najafi sortira en salle le 8 mars 2025 au cinéma l’ Espace Saint Michel à Paris

Synopsis court :

Téhéran, octobre 2022. Une troupe de théâtre répète la comédie grecque Lysistrata d’Aristophane. Au cours d’une scène où les vieillards prennent d’assaut l’Acropole conquise par les femmes d’Athènes, la troupe apprend qu’elle est encerclée par la police anti-émeute qui marche autour du bâtiment por réprimer une grande manifestation.

Le Soleil se lèvera : le mot d’Angelo Laudisa (Rosebud Entertainment Pictures) :

En 2022, Ayat Najafi le réalisateur, avait quitté Berlin pour aller faire des repérages pour Quand j’étais un oiseau projet que je devais produire.
Nous n’avons pas pu continuer parce que la révolution a éclaté. Il a donc décidé de rester à Téhéran où, avant de partir pour l’Allemagne, il a donné occasionnellement des cours de théâtre. Il m’a proposé de faire un film sur ce qui se passait à partir d’une pièce « Lysistrata », qu’on peut considérer comme la première pièce féministe de l’histoire.

Ça a été une vraie aventure, car nous avons sorti le disque dur dans une valise diplomatique. Ayat et moi avons communiqué pendant plus de deux mois avec des messages codés. (nous avons
appelé le film Farangis, personnage mythique de l’épopée persane tiré du « Livre des rois »)
Le réalisateur comme les acteurs risquent au moins 10 ans de prison.

Nous avons travaillé après à Paris pour le montage et le reste de la post prod.

Depuis 2008 Ayat a déjà tourné deux documentaires sur la condition des femmes
iraniennes, le premier : Football under cover était en compétition à la Berlinale (il parlait des femmes iraniennes qui jouent au foot, puis le film No land’s song à propos de l’impossibilité pour les femmes de chanter seules sur scène, sorti en salles en France avec Jour 2 Fête en 2015 (plus de 80 000 spectateurs) et qui a fait plus de 40 festivals, remportant de nombreuses récompenses.

Son travail est soutenu par toutes les plus importantes actrices iraniennes en exil (Golshifteh Farahani, prix d’interprétation du Zar Amir Ebrahimi à Cannes l’an dernier, Mina Kavani l’actrice du dernier film de Panahi présenté à Venise l’an dernier).

Pour ce film nous avons le soutien d’Amnesty International, et de Arts for Human rights via l’avocat international Bill Shipsey.

Bio Ayate Najafi :

Ayat Najafi (Persan آیت نجفی ), né le 23 septembre 1973 à Téhéran, est un réalisateur, documentariste, scénariste et producteur de films iranien. Son film documentaire No Land’s Song (2014) sur le parcours de chanteuses en Iran, a reçu une vingtaine de prix lors de sa sortie en 2016. Il est aussi connu pour les films Football Under Cover (2008) and Nothing Has Ever Happened Here (2016). Sa première réalisation Football Under Cover sur la vie de joueuses de football en Iran a été primée à la Berlinale avec le prix Teddy Award en 2008.

Notice bio-filmographique

Ayat Najafi (Persan آیت نجفی ), né le 23 septembre 1973 à Téhéran, est un réalisateur,

documentariste, scénariste et producteur de films iranien. Son film documentaire No Land’s

Song (2014) sur le parcours de chanteuses en Iran, a reçu une vingtaine de prix lors de sa sortie

en 2016. Il est aussi connu pour les films Football Under Cover (2008) and Nothing Has Ever

Happened Here (2016). Sa première réalisation Football Under Cover sur la vie de joueuses de

football en Iran a été primée à la Berlinale avec le prix Teddy Award en 2008.

Ayat Najafi, en quelques mots : votre pacours ?

Je suis né à Téhéran, j’y ai fait mes études de théâtre et de sociologie. J’y ai démarré ma carrière,

comme assistant metteur en scène le plus souvent, mais aussi comme créateur de costumes dans

différents théâtres. Je travaillais aussi pour de grosses productions cinéma avec quelques

réalisateurs. Mais aussi dans l’équipe d’écriture, de recherches. Ainsi je me suis retrouvé plongé dans

ces activités, dans les années 90.

Mon premier grand projet de théâtre a eu lieu en 2000. J’ai commencé à faire un grand décor en

sous-sol. Nous travaillions dans le parking d’une station de pompiers.

Nous avons fait une expérience de folie. Pendant un an et demi nous avons travaillé en différents

endroits, et nous rassemblions vraiment des histoires de toute la ville. Autant que je sache, cela

a été quasiment la première expérience de théâtre underground en Iran.

Plus tard j’ai créé l’atelier d’art, un lieu où se

retrouvaient les artistes tout autant sur des créations théâtrales que sur du cinéma

expérimental. Nous avons constitué une sorte de cercle d’artistes, habitués à travailler ensemble, de

nombreux courts-métrages ont été produits, y compris mes propres courts qui ont ensuite parcouru

les festivals. J’y ai produit des projets de théâtre, qui sont allés dans de grands festivals de théâtre

hors d’Iran, c’est ce qui m’a ouvert la route des scènes européennes. Ainsi en 2005 – 2006, j’ai

quitté l’Iran.

Pour moi la priorité était alors le théâtre. Ma première production à passer les frontières a été pour

le théâtre. Mais ensuite, mon premier court-métrage, qui durait 4 minutes, a été sélectionné à Berlin,

puis par de nombreux festivals, acheté par de nombreuses télévisions, un DVD a été édité par le

festival de Berlin. J’ai réalisé que le cinéma avait cette possibilité de parler à de nombreuses

personnes, que je ne pourrais atteindre en tant que metteur en scène de théâtre. À ce moment-là j’ai

commencé à prendre en compte le cinéma plus sérieusement. Mais la raison pour laquelle je suis

allé en Allemagne … J’ai toujours dit que je n’avais jamais décidé d’aller en Allemagne, c’est plutôt

l’Allemagne qui m’a choisi. J’ai fait un film court autour du football féminin, une réalisatrice

allemande en avait fait un aussi, nos approches étaient très similaires : le football féminin dans la

ville, dans la cité. Dans les deux films on pouvait voir des femmes dans la rue, jouant au football.

Mais bien sûr c’était aussi très différent, deux mondes, c’étaient deux films très différents.

L’atmosphère, l’approche cinématographique, et bien-sûr la présentation même des femmes dansces deux films. Nous sommes devenus amis, et nous ne sommes dit que ce pourrait être beau de

provoquer la rencontre de ces deux mondes. Tout simplement à travers un match de foot. De là est

née l’idée du documentaire. Et nous avons lancé l’organisation d’un match de foot en Iran, ce qui

paraissait impossible, tout le monde se moquait de nous, riait beaucoup … Vous savez, une fille

allemande et un gars iranien sans grande connaissance en football …j’ai toujours aimé regarder le

foot, mais je ne sais même pas vraiment jouer. Je suis allé à la fédération de football iranienne, en

disant que je voulais organiser un match de foot féminin, on m’a répondu : « Mais qui êtes vous,

quelle est votre position ? ». C’était vraiment un joli projet. J’ai commencé à recevoir des soutiens

en Allemagne, ils ont aimé l’idée. Après ce film, j’avais alors une pièce écrite, j’ai pu la jouer en

Allemagne, une université m’a invité en résidence, un projet après l’autre … j’ai quitté l’Iran avec

un sac à dos, je ne savais pas pour combien de temps … et j’ai fini par vivre à Berlin ! Mais je dois

le dire, je suis tombé amoureux de Berlin. Berlin à cette époque était une ville épatante. Un forum

d’artistes international, de toutes parties du monde. C’était un paradis.

C’était alors facile pour vous d’aller et venir entre Berlin et Téhéran. Un jour c’est devenu

plus difficile ?

Quand Football unedercover a été montré au festival de Berlin en 2008, les réactions en Iran ont

déjà été très agressives. Ils n’ont pas aimé le film. Je ne suis pas retourné en Iran et me suis

concentré sur ma carrière de metteur en scène de théâtre à Berlin. C’était important car en Iran, mes

pièces étaient soit underground, soit refusées si j’essayais d’aller vers des scènes plus « normales ».

Je nai jamais eu la chance de faire du théâtre sans censure, dans un espace libre. Berlin m’a offert

cette chance. J’ai monté une série de pièces, j’étais heureux … jusqu’à ce que je réalise que le

théâtre de cette façon n’était pas ce que je voulais, je voulais retourner à ma vie underground,

retourner au combat. C’est quelque chose que m’a permis le film No land’s song. Le combat des

musiciennes, spécialement celui de ma sœur Sara, mais leur combat à toutes en fait, elle était

seulement celle qui conduisait le groupe, toutes étaient de grandes combattantes, c’était très

inspirant pour moi de les suivre et de les soutenir en faisant ce film. C’était ce que je voulais faire.

Donc après j’ai commencé à faire ce genre de projets avec différents artistes en Iran, en Turquie,

même avec des artistes immigrés de Syrie et d’Irak, et j’avais aussi d’autres projets de films en

cours, jusqu’au film pour lequel j’ai décidé de retourner en Iran.J’ai écrit une histoire, en pensant qu’il était temps de retourner là-bas. J’ai eu la chance d’être

immédiatement soutenu par le CNC, et j’ai pensé que pour la première fois la vie allait être plus

facile. La première institution où nous candidations nous apportait son soutien, c’était bon, nous

pouvions faire le film … je suis allé en Iran (en 2022, note de la distribution), mais pour le reste de

l’histoire : rien n’a été facile, je n’ai pas pu tourner, la révolution a commencé, je me suis retrouvé

comme face à moi-même … 20 ans plus tard. C’était la ville où je voulais vivre, une ville qui

résiste.

Le nouveau projet s’était retrouvé bloqué avant même que la révolution n’éclate ?

Le film qui n’a pas pu se faire m’avait décidé à retourner en Iran, m’avait relié à mes anciens

collègues de théâtre, parce que dans ce film j’avais aussi des séquences de théâtre, m’avait aussi

connecté à la ville dont mes parents sont originaires : Ispahan, l’histoire s’y déroulait. L’idée était la

même, c’était aussi une histoire de lutte de femmes. Mais c’était plutôt du réalisme magique, inspiré

de Pasolini, le film était plutôt de ce côté. La raison principale en était pour moi de retourner en

Iran, de me confronter avec les changements que j’avais manqués dans le pays, au long des 9

années précédentes. J’ai essuyé un net refus de la part du Ministère de la Culture en Iran, et il y

avait aussi de la colère de me voir en Iran. Mais il ne s’est rien passé de plus, personne n’a cherché

à m’arrêter, donc je me suis dit : pourquoi devrais-je partir ? Alors je suis resté pour voir ce que je

pouvais faire. Et la raison pour laquelle je suis resté en Iran après qu’ils aient dit non à l’autre film,

un non catégorique, a été de me dire : ok, je reste, je vais le faire « underground », clandestinement,

comme j’ai toujours fait, sans jamais demander la permission … pourquoi devrais-je le faire

maintenant ?

C’est dans cette période, pendant laquelle je suis resté en Iran pour voir, pour trouver un moyen de

faire mon film en clandestin, que la révolution a éclaté. Et bien sûr avec la révolution, je ne pouvais

plus penser au film, je devais penser à cette révolution en cours, et moi-même étant impliqué avec

mes étudiants, mes amis, dans ce mouvement, qui bouleversait déjà les règles du jeu. C’est en cela

que ce film est vriament très spécial. Sa sortie en France est un prolongement de cet engagement, de

ce combat.

Evenement Facebook :

https://www.facebook.com/events/2127910690999248/?acontext=%7B%22event_action_history%22%3A[%7B%22extra_data%22%3A%22%22%2C%22mechanism%22%3A%22unknown%22%2C%22surface%22%3A%22user_timeline%22%7D%2C%7B%22extra_data%22%3A%22%22%2C%22mechanism%22%3A%22events_section_for_community_additional_profile%22%2C%22surface%22%3A%22community_additional_profile%22%7D%2C%7B%22extra_data%22%3A%22%22%2C%22mechanism%22%3A%22surface%22%2C%22surface%22%3A%22create_dialog%22%7D]%2C%22ref_notif_type%22%3Anull%7D&onload_action=open_invite_flow&show_created_event_toast=true

Pour voir le débat sur le film No lands songs :